02/04/2008

Il était une fois ... la symbiose

Aujourd'hui, je vais vous présenter la vie merveilleuse de deux espèces qui ont su partager leur capacités spécifiques qui faisaient défaut à l'autre afin de surmonter des problèmes liées à leur survie ou à leur vie tout simplement.
Sans plus attendre, je vais commencer ma chronique...

** musique bucolique **

Avec ses lignes disgracieuses, sa forme tubulaire, ses couleurs délavées et parfois quelques tatouages peints sur ses flans, la bête à de quoi faire peur. Atteignant parfois l'incroyable vitesse de 50 km/h (et oui elle n'est pas encore dopée, mais ça viendra ...), elle a pour habitude de pousser des cris plaintifs et aigus lorsque ces griffes épousent avec violence la voie qui la conduit.
Cet étrange animal est aveugle et parcourt sans relâche des kilomètres de galeries creusées par un étrange symbiote bipède qu'elle avale et recrache en quantité à raison de plusieurs centaines de milliers par jour. Ces deux espèces semblent jouer d'une symbiose quasi-parfaite : l'un fournit la nourriture au ver (c'est comme cela que nous les nommerons) qui se nourrit par transfert de charges électriques, soit par le sol soit par un appendice dorsal. Les vers équipés de cet appendice ont des formes et des couleurs différentes et sont bien plus rapides. L'un d'eux a même été flashé à plus de 300km/h. Le ver quant à lui, se charge du déplacement à grande vitesse de ces étranges compagnons qui ont d'énormes besoin de bouger et dont la vélocité naturelle est fortement réduite.
Le ver transporte donc dans sa carapace la masse grouillante des symbiotes d'un bout à l'autre de ces tunnels ne réclamant qu'un peu de soin et de nourriture en contrepartie. Car il faut bien l'avouer, la vie du ver n'est vouée qu'à cela: manger.

En lui même, l'animal n'est pas dangereux; il est placide et ne veut aucun mal aux petits bipèdes. Mais il arrive parfois que l'un d'eux se fasse tuer en tombant sur la trajectoire de ces pachydermes pépères. Et même pour les plus lents, il lui est très difficile de s'arrêter sur les courtes distances et le corps des petits symbiotes, bien que résistant aux chocs, ne peut supporter une collision faciale à pleine vitesse voire un passage dans les pattes de l'animal. Il est en effet, quasiment systématiquement, démembré, réduit en bouilli, découpé ou aplati.

La nourriture qui est véhiculée aussi est très dangereuse pour ces petits êtres, mais ils ont le savoir nécessaire pour la transporter sans danger et la distribuer aux vers. Ils ont mis aussi des systèmes ingénieux qui permettent de couper toute alimentation en cas de problèmes. Les pachydermes passent alors automatiquement dans une sorte de comas qui leur permettent de conserver un minimum d'énergie pour leur survie et celle de leurs compagnons bloqués dans leur carapace. En effet, si les vers n'ont aucun besoin d'oxygène pour vivre, pour les petits bipèdes en revanche c'est une question de vie ou de mort.

La carapace de l'animal géant offre un large habitacle rempli d'air permettant aux symbiotes d'évoluer sans problème à l'intérieur. Une partie de l'énergie absorbée par le ver est transformée en lumière (car les petits bipèdes sont très inquiets dans le noir) et sert au renouvèlement de l'air et à maintenir une température agréable. Parfois des petites portions de carapace sont escamotables pour permettre de créer des ouvertures et de renouveler l'air manuellement. En effet, les vers de moyenne taille voyageant souvent à l'air libre à une vitesse moyenne de 80 km/h n'ont pas su réellement évoluer et offrir ce petit plus qui permet de maintenir correctement la température ambiante, ce qui fait que certains symbiotes font des malaises par fortes chaleurs ou tombent malade en hivers.

Les voies creusées par les symbiotes à l'intention du ver ne sont pas éternelles, ni comme l'animal d'ailleurs qui bien souvent fatigue. Des éléments se cassent ou ne fonctionnent plus et alors la chaine magnifique qui faisait que le couple ver-symbiote était si parfaite se brise et tout est bloqué...

** son de disque rayé **

Bon vous l'aurez compris, je parle bien évidemment du métro et de la ligne 13 plus particulièrement et de nous, pauvres fous d'humains, qui l'empruntons...

** Le décor change - genre Journal Télévisé *

Bonsoir chers internautes et bienvenue à la chronique malheureusement trop chronique (justement) de la fabuleuse ligne 13.
Ce matin donc, comme bien souvent, un incident technique a pourri la vie à plusieurs centaines de voyageurs de la ligne précédemment nommée.
Après une arrivée plutôt à l'heure aujourd'hui à sa bouche de métro favorite, la jeune Mathilde remarque, non sans un froncement de sourcil, qu'une masse infâme de personnes s'est agglutinée sur le quai. L'affichage qui annonçait un trafic perturbé sur la ligne allait prendre toute sa signification. Elle descend gonfler les rangs de cette foule déjà fort garnie et regarde avec un regard blasé le train blindé de chez blindé qui lui fait face.
Avec un haussement d'épaule, elle se dit : bon tant pis, j'aurai le prochain.
Or donc ce n'est que 10 minutes plus tard qu'elle peut pénétrer dans la carcasse métallique qui l'emmènera jusqu'à Porte de Clichy et guère plus loin. Il est 9h05 quand la voix du chauffeur résonne pour la troisième fois : "Problème de signalisation, trafic très perturbé, veuillez patienter..." puis il rajoute cette fois-ci : "Nous vous conseillons d'emprunter les correspondances, notamment le bus 54". Ce qui fit pouffer Mathilde et la dame en face d'elle. Il faut savoir que le bus 54 est aussi blindé que le métro et qu'il traverse Clichy ce qui a cette heure-ci est un véritable merdier.
Mathilde se rabat donc sur un chemin à la con, il faut bien l'avouer, car en y réfléchissant, en marchant, elle serait arrivée plus tôt. Elle court donc dans les méandres de la station afin de rejoindre le RER C qui la portera jusqu'à la ligne 3 où elle pourra continuer sa route. Il était à noter bien-entendu qu'elle rata forcément la correspondance du à un affichage merdique très caractéristiques des stations du RER C et à un manque de "pétage de gueule" dans l'escalier menant au quai. Le prochain train se pointe à 9h19 (très à l'heure en plus Oo). Elle le prend et descend à la station suivante pour rejoindre la ligne 3.
Le trajet se passe sans encombre et arrive la correspondance à Opéra entre Ligne 3 et Ligne 7.
Mathilde entend clairement le train arriver. Elle se précipite vitesse maximum (elle peut courir vite parfois :D) et freine brutalement à la vue d'un cordon de contrôleurs. Il n'est pas conseillé de freiner sur ce genre de revêtement d'ailleurs, mais elle effectua la manœuvre sans encombre étant donné qu'elle était en pneu tout terrain. En revanche, elle rata majestueusement son train qui démarrait au moment même où elle atteignit le quai.
Bah quand on peut être en retard jusqu'au bout, faut pas se priver.
C'est donc à 9h55 qu'elle franchit enfin les portes de la CNAV avec un air franchement exaspéré.

Ami du soir bonsoir et à bientôt pour de nouvelles aventures.

** noir et pub **

11 commentaires:

chri a dit…

prem's

j'ai pas encore lu mais je me venge :)
hein tif :D

Tif' a dit…

AHHHHHH !!! J'en étais sûr !!!

(Moi non plus j'ai pas encore lu XD)

thilde a dit…

Mais mais mais, c'est pas fini oui. On lit avant ;D
C'est quoi ces manières

chri a dit…

Bon, j'ai lu !!!

Et pour un itinéraire bis à la con, il était effectivement à la con :P

Sinon, pour le bus 54, à mon avis, ya pas d'autre correspondance à cet endroit la non?

J'aime bien le style documentaire animalier du début...
Pour un peu, tu allais nous vendre un extrait d'une glande du ver ;)

Anonyme a dit…

Bouh !!!
J'adore beaucoup ke début surtout ke je cherchais vainement dans mon esprit quel pouvait être ces animaux (mais taupes et vers ne vivent pas ensemble) dc pares des recherches infructueuses j'ai continué à lire pour finalement très vite reconnaitre la caractéristique bipède :p
Tu écris divinement bien ma chère et ce fut un plaisir de te lire :p
(dsl pour les fautes mes doigts sont en grève et même après relecture je pense qu'il reste des fautes :p)

Tif' a dit…

MDR !

Quel magnifique exemple de symbiose !
Aurais-tu trouvé deux nouvelles espèces à ajouter dans les taxons de la phylogénétique ?! A ce propos, as-tu fait des prélèvements d'ADN ? Car il serait intéressant de classer ce "ver" : némathelminthe ou plathelminthe ?

:P

thilde a dit…

@Chri : en effet très très à la con l'itinéraire. Mais la meilleur chose à faire c'est de marcher XD Le 54 est en effet la seule correspondance bus à cet arrêt (il me semble) mais il est vraiment impraticable à ces endroits.
J'hésitais entre vendre des pots de glandes d'escargot et des machines pour abdos avec position "plus bas que parallèle au sol" à la pub. Mais je me suis ravisée :D

@Bene : Merci :D
(Pas grave pour les fautes, j'ai compris ce que tu disais, mais en effet tes doigts ont fait une belle grève, surtout au début :D)
En tout cas, je suis contente de t'avoir paumé au début. Héhéhé un ver flashé à plus de 300km/h ça fait beaucoup pour le pauvre animal :D

@Tif: HAHAHAHA p**n, les mots savants XD. Tu bats ma mère au jeu des mots abscons LOOOL
La prochaine fois que j'emprunte un vers je penserai peut être à lui extraire un bout de peinture écaillée. Tu me diras comment tu classeras la bête. XD

Bises à tous

Anonyme a dit…

je te rassure seul le 50km/h me semblait plausible... j'ai donc du comprendre plus tôt xD

Anonyme a dit…

Il ne faut pas être supersticieux, mais la ligne 13 serait-elle maudite ?
J'ai bien aimé le ver, j'ai pensé que "Dune" t'aurait quelque peu influencée mais je me suis vite ravisée. Le métro avait encore frappé !.
Bises

maman

thilde a dit…

C'est exactement la réflexion que je faisais dans le précédent billet sur la ligne 13 XD

Tantine a dit…

Evite de prendre la rame 13 un 13 du mois à 13 heures, après avoir fait 13 mètres avec 13 voyageurs, avoir grimpé 13 marches, avoir 13 trucs qui ne servent à rien dans ton sac et 13 dossiers en instance au travail.
Ta Tantine qui t'a un peu trop secoué près du lustre à une époque où tu n'étais pas treize en mesure de te défendre.